Littérature et imprimés de cordel dans la Péninsule ibérique


in : R. Lemaire, A. Moreau (red.), Des conquêtes de Charlemagne au Brésil. Le Moyen Age européen dans la littérature populaire brésilienne. Catalogue de l'exposition, Poitiers, Médiathèque François Mitterand, 2000, p. 21-29.

 

Littératures et imprimés de cordel dans la Péninsule ibérique (1).

 

La "littérature de cordel " -terme autorisé en Espagne par J. Caro Baroja dans son désormais classique Ensayo sobre la literatura de cordel de 1969- peut être considéré comme l'ensemble de biens de consommation, littéraires ou non, qui résulte de l'adaptation de produits imprimés "aux goûts et besoins des humbles gens, en général peu fortunées" (Caro Baroja, 1969, 409). Les pliegos de cordel  (en catalan : fulls de canya i cordill),  ainsi appelés parce qu'ils sont proposés à la vente suspendus par leur pliure principale et attachés par des épingles à linge sur des cordelettes tendues horizontalement sous des porches ou dans des boutiques,  sont des feuilles d'un papier de médiocre qualité, pliées deux fois jusqu'à obtenir huit pages in-4° ; mais ils peuvent également consister en une seule feuille (volante), en une demi-feuille de quatre planas (pages) et atteindre même sept cahiers ou plus, sommairement cousus et même quelquefois brochés quand il  s'agit d'historias  (récits en prose) ou de libritos (livrets). La présence d'au moins un élément  iconique, qui en général précède le texte, est une autre caractéristique du genre. Cette  littérature "de rue", de moins en moins urbaine, est diffusée à travers un circuit qui lui est propre, avec au centre l'aveugle (ciego), colporteur d'imprimés qui est devenu l'éponyme de ce qu'on appelle le romance de ciego (Botrel, 1974-75). Ce circuit est caractérisé par son accessibilité, favorisée par la vente ambulante, l'oralisation fréquente du texte imprimé, la plupart du temps anonyme ou devenu tel, la récitation publique ou la lecture à voix haute ainsi que par les aspects "performanciels" que revêt  la communication spécifique organisée autour d'une unité de consommation,  littéraire ou non, qui peut être le papel  (imprimé) lui-même ou chacune des différentes parties dont il se compose.

Dans ce grand sac sans fond apparent, on trouve une quantité impressionnante de papeles públicos (papiers publics), comme on disait au XVIIIème siècle : des formes versifiées et chantées ou chantables comme les coplas et canciones (avec leur cortège de seguidillas, tangos, jotas, etc.), des romances (série de vers octosyllabiques assonancés) souvent présentés sous forme de relaciones (d'événements officiels, de faits-divers, de crimes, etc.), des formes dramatiques (comme les pasillos ou les sainetes, et les abrégés decomedias que sont les relaciones ou, plus tard, pour les œuvres lyriques, les argumentos), des œuvres narratives en prose (avec quelquefois des versions en vers) telles que les historias  dont il sera question plus loin, les livrets (libritos) que sont les cuentas hechas (comptes de Barême),   l'Oráculo  de  Napoleón,  etc., avec une production spécifique pour le nouvel an (almanachs et calendriers, motes ou pensées, plus ou moins nouvelles, villancicos (chants de Noël), aguinaldos (étrennes), etc.) et des produits graphiques tels que les aleluyas  (auques en catalan), les feuilles de saints et soldats à découper et coller, les éventails catalans (ventalls), les figurines pour les théâtres d'ombre, indissociables d'un environnement d'objets nécessaires pour la vie sociale et les loisirs primaires tels que le papier à écrire, les enveloppes, les lettres d'amour "toute prêtes”, les étuis de feuilles de papier à cigarettes et les boîtes d'allumettes avec leurs "messages" propres. Les fonctions informatives, récréatives et utilitaires qu'ils jouent sont au total beaucoup plus en rapport avec un usage civil qu'avec la pratique religieuse représentée par ailleurs par les neuvaines ou les goigs.

            Cette littérature "pour le peuple" ou "non lettrée", hétérogène et  polymorphe est un véritable microcosme, souvent créé par référence à la littérature savante, mais en marge, et il n'arrive pas à constituer une culture alternative et encore moins une contre-culture : c'est plutôt un genre "frontalier", avec de véritables "classiques du peuple", fait d'adaptations et d'appropriations, par un processus d'accumulation éclectique mais non indiscriminé qui, dans son développement au cours des siècles (du XVIe au XXe siècle compris), fait apparaître des évolutions et des permanences que seule une étude diachronique permet de mettre en lumière. Un bon état de la question pourra être trouvé dans le numéro spécial de la revue Anthropos dirigé par María Cruz García de Enterría (1995), mais l'évocation de cette partie du fonds de cordel -les historias- qui a le plus durablement conservé des textes médiévaux érigés au statut de véritables "classiques du peuple" permettra de s'en faire une idée.

            Il s'agit au départ d'un groupe d'une vingtaine d'œuvres, à savoir : Historia del noble Vespasiano, de Enrique fi de Oliva, de Oliveros de Castilla y Artús de Algarbe, de la doncella Teodor, de la reina Sebilla, del rey Canamor y del infante Turián, de Flores y Blancaflor, de la linda Magalona y el cavallero Pierres de Provenza, de la Poncella de Francia, del emperador Carlo Magno y los doce Pares de Francia, de Clamades y Clarmonda, de París y Viana, Libro del cavallero Partinuplés, de los siete sabios de Roma, del infante don Pedro de Portugal, Crónica del Cid Ruy Díaz, de Tablante de Ricamonte y Jofre, del rey Guillermo,Vida de Roberto el Diablo , titres qui malgré leurs différentes origines textuelles (contes médiévaux, chansons de geste, œuvres classiques et orientales, récits de tradition orale, etc.) et la typologie assez variée de leurs personnages (héros épiques, chevaliers historiques, types folkloriques...) peuvent être regroupés sous la dénomination de "narrativa caballeresca breve" (2).

            Ces textes dont on connaît mieux la longue histoire grâce à Nieves Baranda, Victoria Campo et Víctor Infantes, se trouvent définis par une série de caractéristiques littéraires et éditoriales communes.

            S'agissant de celles-là, on retiendra avec Nieves Baranda (1995, 1996), la simplicité des structures narratives empruntant au récit d'aventures leur contenu amoureux et chevaleresque ; la présentation d'un héros suivant le modèle du chevalier comme élément nucléaire du récit ; la justification des comportements idéologiques par la présence d'éléments religieux, dévots et moraux suggérant l'exemplarité et la valeur éthique du personnage central ; la présence de traits tremendistas ou mélodramatiques voire fantastiques et magiques ; un style narratif où se manifeste une "volonté narrative fermée" tendant à l'uniformité et au recours à la poétique de la redondance ; enfin, la prédominance absolue de l'anonymat à partir de textes eux-mêmes anonymes.

            Du point de vue éditorial (cf. Infantes, 1996), ces textes d'origine médiévale étaient déjà largement populaires lorsqu'ils ont été écrits pour être imprimés (entre 1492 et 1526 pour la première fois), sous une forme éditoriale visant un large public et caractérisée par sa faible extension (moins de 64 pages in 4°), ce qui en fait un produit relativement moins cher que le produit de luxe qu'est alors le livre. On remarque l'absence de "grandes illustrations", l'uniformité de la disposition typographique et le titre uniforme de "historia de..." pour l'exploitation commerciale. Malgré quelques évolutions minimes, ce "genre éditorial" ne se trouvera guère altéré par la suite et donnera lieu à près de 700 éditions de ces quelque vingt textes, réimprimés pour certains jusqu'au début du XXe siècle.

Il s'agit, comme on le voit, d'une sorte de sous-produit d'un texte matriciel et du livre, avec des gravures "empruntées" à celui-ci et de plus en plus reprises telles que, d'une vulgarisation, comme une "pâture plébéienne" (préparée) à partir d'œuvres dégustées par les plus cultivés", avec une intertextualité  facilement décelable dans les différentes modalités d'adaptations et d'abréviation, comme dans le Sumario (sommaire) de la Crónica del Cid et les relaciones o pasillos des comedias , ou la mise en vers d'œuvres savantes, comme dans le cas des romans de chevalerie (cf. García de Enterría, 1988).

            Cette littérature peut servir à l'apprentissage de la lecture ("oh noble Marquis de Mantoue que de fois fut par nous répété ton triste destin  qu'à  l'école  nous  apprimes"  chante  le nostalgique Rodrigo Caro), mais n'oublions pas non plus que, comme le dit G. Fernández de Oviedo,  "ceux qui ne lisent pas,  apprennent par les chants" (García de Enterría, 1988) et que la lecture par les illettrés est suggérée par l'évidente oralité ou oralisation de beaucoup de textes  (présente dans des formules comme "Attention, que tout le monde m'écoute") ou des réminiscences performancielles comme : "Pour vous donner contentement, Messieurs,  je veux vous raconter...",  le pliego faisant souvent office de "tuteur pour ce qui est transmis oralement" (Rodríguez Moñino). On retrouve trace de certaines historias comme Flores y Blancaflor dans le Romancero aussi bien au Portugal qu'en Espagne (Baranda, Infantes, 1995, 29) et on les verra même franchir l'Océan pour atteindre le Brésil (cf. Câmara Cascudo, 1953 et Cantel, 1993), notamment les histoires carolingiennes (cf. Pires Ferreira, 1979 et Meyer, 1995).

Mais comment expliquer par exemple la disparition rapide de París y Viana (le Paris et Vienne de de la Bibliothèque bleue de Troyes où l'on trouve également Pierre de Provence et la belle Maguelonne, Robert le Diable avec la Vie de Saint Alexis) ou de Vespasiano ou la non survivance au delà du XVIIe siècle de Canamor, Enrique fí de Oliva ou La Reina Sebilla , le moindre succès de la Poncella de Francia -l'histoire castillane de Jeanne d'Arc écrite à la fin du XVe siècle (Campo, Infantes, 1997) ?

Au XVIIIe siècle, le fonds d'historias accueillera d'autres textes tels que Bernardo el Carpio, la Vida de San Amaro ou de San Alejo, la Historia de la Pasión de Jesus Cristo, El Marqués de Mantua, la Historia del infante de Portugal (Lopez, 1993), avant que Hilario Santos n'introduise de nouvelles historias  "aussi bien sacrées que profanes", publiées chaque mardi en 1767-1768 et tirées, pour la plupart, de l'Ancien Testament (García Collado, 1997) , "pour le divertissement, l'édification et l'exposé de la doctrine". C'est l'époque où le genre éditorial des historias est définitivement codifié avec ses brochures in 4° et sa très caractéristique vignette-titre xylogravée en frontispice. A partir des années 1840, le fonds s'enrichira encore de textes modernes souvent issus de la littérature dramatique. Leur vente d'abord assurée par les libraires et les retaceros en plein air, semble être progressivement devenu le fait des colporteurs et des kiosques. A la fin du XIXe siècle, seuls 13 des titres initiaux sont encore réédités (cf. Botrel, 1986) mais ils ont été rejoints par plus de 200 autres (des histoires de bandits, de personnages historique plus ou moins illustres, etc.) (Botrel, 1986). Dans ce fonds de littérature de cordel en prose, produit d'une véritable industrie éditoriale, prédominent les aspects historiques et biographiques et on est frappé par le succès durable de Flores y Blancaflor ou du Conde de Partinoples (cf. les exemplaires exposés) à côté de Pedro el cruel,  le Marqués de Villena ou Aladin et la lampe merveilleuse, résultat  à  la  fois  de  la  sédimentation des siècles et d'une entreprise presque  cohérente de  vulgarisation  finalisée (en direction de ce qu'on appelle alors "le vrai peuple") via un processus d'abréviation et d'adaptation, non exempt de censures (cf. Cacho Blecua,1986, Botrel, 1987,1988, 1989, ou García Collado, 1994), même pour des textes récents comme c'est le cas pour Le Comte de Montecristo d'Alexandre Dumas publié en 1845 en France et publié en espagnol et en... trois cahiers une année plus tard par Santarén, éditeur à Valladolid...

Tout en continuant de partager les caractéristiques éditoriales initiales, de plus en plus,  l'imprimé de cordel se présente désormais comme un produit appauvri, un infra-imprimé caractérisé par son volume encore plus réduit, la mauvaise qualité de son papier et de son impression, en même temps qu'augmente le nombre des éditions... et la concurrence d'autres formes éditoriales "populaires" (cf. Botrel, 1977).

Littérature foisonnante avec ses innombrables romances, relaciones, pasos, sainetes, aleluyas, argumentos, goigs, historias, etc., la "littérature de cordel" est, on le voit, une  littérature sans frontières, un entre-deux entre le monde savant et le monde populaire, entre l'oral et l'écrit.

Elle est une invitation permanente à s'interroger, au delà et en marge du "canon", sur les relations originales -et complexes- qu'entretient le peuple avec sa littérature.

 

Jean-François BOTREL (Univ. Rennes 2).

 

 

1. Ce texte reprend, en l'adaptant et en l'actualisant, une partie d'une étude déjà publiée (cf. Botrel, 1996) et emprunte aux articles et/ou livres de N. Baranda, V. Infantes, M. C. Marín Pina et V. Ocampo cités dans la bibliographie l'essentiel de l'exposé sur les origines et les caractéristiques de la "narrativa caballeresca breve".

 

2. On trouvera un édition critique récente de trois de ces textes dans leur version la plus ancienne (Doncella Teodor, Flores y Blancaflor, París y Viana) faite par N. Baranda et V. Infantes (1995).

 

Principales références bibliographiques:

 

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